Claire d'Ambert - 1er Juillet 2012
On ne se connaît pas beaucoup.
Je connais Jérôme depuis 40 ans. Enfin, j'ai connu Jérôme il y a 40 ans.
15 ans de classes communes, de correspondants au Mans à ceux de Stuttgart, ça crée quelques liens. Et puis on s'est perdus de vue, pendant quelques autres 15 ans. Pour se retrouver à Dijon (non mais je vous jure).
J'ai quitté un grand ado cynique et désabusé, et drôle bien sûr, très drôle, persuadé que l'amour, le couple, tout ça, c'était pas pour lui, les filles dont il rêvait, il les regarderait de loin, un mec drôle doit forcément être malheureux, surtout en amour bien sûr. Détrompe toi Jérôme, Desproges avait son Hélène. Tu as trouvé ta Marianne. Parce que j'ai retrouvé un mari aimant et aimé, un père de famille heureux, avec deux super petits bouts totalement craquants... Et vous savez quoi ? Il a gardé son humour. Perdu sans doute en route un peu de cynisme. C'est pas si mal...
Tu nous a fait peur Marianne.
J'ai souvent dit à Jérôme, peut être pas avec tant de détail, ce que je te dis là.
"Ma famille idéale". Pas une famille de bisounours, non. Une famille équilibrée et épanouie, même si sûrement des fois, c'est pas toujours facile. Enfin, ce qu'on peut en voir en passant une soirée deux fois par an. Mais je ne crois pas me tromper.
Et tu sais que vous êtes pas si nombreux, vraiment pas si nombreux... De nos ex petits camarades de collège ou de lycée, tu es celui, un des rares, qui a touché ce gros lot.
Alors Marianne, tu vas te remettre. Tu te remets déjà. Ouf ! Je veux revenir à Dijon, tu peux pas savoir comme ça fait du bien de passer une soirée avec vous. "ça" existe, et c'est super !
Vous venez de traverser, vous traversez un bel orage. Ce n'était finalement pas un cataclysme. Vous en traverserez d'autres. C'est con, mais on dit que c'est la vie. On dit aussi que c'est ce qui permet de mesurer son "bonheur". ça fait râler, mais c'est sûrement vrai. Ce qui serait juste bien, c'est de pas en traverser trop, et de pas trop dévastateurs.
"Je plains ceux qui ne connaissent pas le mal de vivre. Il leur manque quelque pour entendre celui qui est en face. Je crois qu'il faut traverser des déserts et je crois même que ceux qui n'en ont jamais traversé sont des infirmes. On ne connaît le mal de vivre que lorsqu'on en connaît la joie." (c'est pas quelqu'un de très drôle qu'a dit ça, c'est Barbara).
Repose-toi, Marianne, reconstruis-toi, prends ton temps, occupe toi de toi, et profite de ta famille à fond, continuez à être heureux les Pélissier. Pour vous d'abord, mais aussi un peu pour nous !
Je vous embrasse bien fort...
Claire d'Ambert